Atelier  Stéphane  Fernandez

Sur un terrain très pentu en fond de vallée, en plein cœur du parc régional du Queyras, la construction se joue de l’archétype du chalet. Le travail est centré sur la question du paysage. Forte déclivité, sensation d’encaissement, de vertige. Présence d’une forêt de mélèze serrée et profonde. Présence de la roche dangereuse et dense. Présence du bois à l’écorce rugueuse et colorée..

Le projet se décompose en trois plans carrés de 12 m de côtés. Le sous-sol et le rez-de-chaussée sont en structure béton. Le premier étage et les combles sont quant à eux réalisés en structure bois. Le rez-de-chaussée contient les espaces de vie, salon, salle à manger et cuisine. Les chambres sont contenues au premier étage. De larges bow-windows s’ouvrent sur le paysage. Ces éléments composent un tableau profond qui met la vue en perspective. Ce dispositif permet de pratiquer l’espace de la fenêtre. Ainsi dans l’épaisseur de la fenêtre, l’habitant fait partie du paysage. Ce cadre blanc abstrait la perspective et prolonge la vue. 

Le volume du chalet, composé de strates, joue avec la déclivité. La partie haute du chalet est composée d’une rangée d’éléments verticaux en bois suspendus à la charpente. Ces éléments de bois, appelés fustes, caractérisent les constructions très anciennes dans la vallée. Autrefois, ils étaient utilisés pour entreposer du bois, du foin, ou du linge et avaient des fonctions d’isolation. Cette forme a été réutilisée ici pour résoudre la structure porteuse des bow-windows suspendus et la cinétique de la façade en bois. Ainsi par un dispositif perspectif simple, les fustes ont été doublés de façon à générer une masse critique selon l’angle de vue. Cette vibration se modifie à chacun de nos pas pour se découvrir au plus près. 

Le volume simple du chalet questionne les limites intérieures et extérieures.

Cette structure apparente porte en elle l’image de la forêt alentour. La présence du bois, sa couleur changeante, ses imperfections rendent sensible l’enveloppe du bâtiment.

2004 NAJA Nouveaux Albums des Jeunes Architectes - Lauréat
2004 Equerre d’Argent Prix de la Première Œuvre - Nomination 
2005 European Award Luigi Cosenza – Targa d’Argento
2006 Bauwelt Prize – Distinction