Atelier  Stéphane  Fernandez

La médiathèque de Carnoux-en-Provence se blottit dans la géographie naturelle de la ville. Soyeuse et délicate, la construction, constituée de marbre blanc de Madagascar bouchardé, s’ouvre au sud sur un patio creusé dans la roche. Le site est émouvant par ses pins centenaires, ses arbres légers et entremêlés, son relief et sa vue, mais aussi par sa ville toute proche. Des collines émerge cette restanque habitée, percée d’une longue fenêtre s’ouvrant sur les pins.

Le jardin dilate l’espace créant ainsi des perspectives, des jeux sur l’allongement des distances et sur l’effacement des limites. L’architecture proposée, strictement indissociable de ce paysage, est rythmée par l'éphémère, les nuages, le vent, les saisons.

En plus d’un lieu de consultation et de diffusion des différents médias, la médiathèque est un lieu d’interaction, de plaisir et de méditation.

Tout est ici mis en œuvre pour que l'usager puisse à la fois travailler en toute quiétude et communiquer à l'intérieur même du bâtiment. La notion de nef du savoir répond à la fois au besoin d'espace différencié mais aussi à celui d'un espace ample et généreux.

La médiathèque est exclusivement desservie par le hall. Large est lumineux, il permet de voir l'ensemble de la collection d'un seul regard. Une large fenêtre sur toute la hauteur de la pièce s'ouvre sur la départementale et les arbres tous proches.  Depuis le hall, la salle de consultation apparaît. Largement ouvert au sud, sur le patio d’entrée, cet espace est organisé par le mobilier. Étagères, tables et rangements hiérarchisent les espaces de circulation et les espaces de travail. Le jardin filtre la lumière et donne à voir un espace calme creusé dans le sol.

Outre la salle de consultation, la médiathèque abrite trois alcôves : la salle de mémoire, le salon de musique et de lecture ainsi qu’un espace dédié à l’heure de conte. Ces différents espaces sont organisés autour d’un long et étroit patio. Par un cadrage vertical, ce patio donne à voir le ciel et les nuages. Le sol recouvert de concassées de marbre de Madagascar diffuse une lumière douce et enveloppante. 

Une restanque à vivre, une restanque habitée donnant sur un jardin calme propice à une activité de réflexion. L’omniprésence du paysage relate l’intériorité du bâtiment.

2008 World Architecture Festival Barcelone - Finaliste
2007 2008 Grand Prix Départemental de l’Architecture et du Paysage - Lauréat
2006 Jeune Création Contemporaine – «EMERGENCE» - Lauréat
Crédits photos : Jean-Michel Landecy